Le surtourisme à Venise : taxes et conséquences

La célèbre cité des Doges, Venise, attire chaque année des millions de visiteurs. Cependant, face au phénomène du surtourisme et aux nuisances qu’il engendre, la ville a décidé de mettre en place une taxe pour les séjours courts afin de limiter le tourisme de masse. Dans cet article, nous analyserons les raisons de cette décision et son impact sur l’évolution de la population vénitienne et des hébergements proposés sur place.

Taxe d’entrée à Venise : une solution pour contrôler le surtourisme ?

Afin de gérer le nombre croissant de visiteurs qui envahissent la ville chaque jour, le conseil municipal de Venise a voté en faveur de l’instauration d’une taxe d’entrée pour les séjours courts. Cette mesure, qui fait écho à l’inquiétude croissante des habitants face à l’afflux touristique, vise à préserver le patrimoine culturel et environnemental unique de la cité lagunaire, plus d’informations sur le blog Venise.style.

Comment fonctionne cette taxe ?

La taxe s’applique aux visiteurs de passage qui ne passent qu’une journée ou quelques heures dans la ville sans y dormir. Le montant varie en fonction de la période de l’année et va de 3 à 10 euros par personne. Les résidents, les travailleurs et les étudiants sont exemptés de cette taxe.

Un dispositif controversé

Cette mesure a suscité un important débat dans la ville et au-delà. Certains considèrent que la taxe est une solution efficace pour maîtriser le flot des touristes, tandis que d’autres s’inquiètent de son impact sur l’accessibilité du patrimoine pour tous ou encore craignent qu’elle ne fasse fuir les visiteurs au profit de destinations concurrentes.

Tourisme de masse à Venise : quelles conséquences ?

Avec plus de 20 millions de visiteurs par an, le tourisme de masse génère de nombreux problèmes pour la Serenissima. En effet, l’afflux incontrôlé de visiteurs à Venise se traduit par une détérioration progressive du patrimoine architectural et environnemental et par la paupérisation des vénitiens qui se voient contraints d’abandonner leur logement pour louer leurs biens aux touristes via les plateformes en ligne de type AirBnb, Abritel, Booking.

Une menace pour le patrimoine de Venise

Les nombreux bateaux de croisière qui accostent chaque jour dans le centre historique de Venise contribuent à l’érosion des fondations des palais bordant les canaux. Ces navires provoquent également une pollution atmosphérique et sonore importante, sans oublier les déchets accumulés dans les rues et les mouches dues à la présence de touristes venant souvent pour picorer le long de leur parcours.

L’exode des habitants

La gestion du surtourisme à Venise provoque également une érosion de la population locale. En effet, face à l’augmentation du coût de la vie et au manque d’opportunités économiques hors du secteur touristique, les habitants sont de plus en plus nombreux à quitter leur ville pour s’installer ailleurs.

1. Diminution drastique de la population : entre 1950 et aujourd’hui, la population vénitienne est passée de 175 000 à environ 50 000 habitants.
2. Explosion des locations saisonnières : on estime que près de 25% des logements de la cité des Doges sont désormais dédiés à la location touristique, contribuant ainsi à la raréfaction des habitations disponibles pour les résidents locaux.

L’évolution des hébergements à Venise : vers une remise en question ?

Il est clair que l’absence de réponse adaptée à ce phénomène pourrait avoir pour conséquence la fragilisation, voire la disparition à terme, de certains éléments constitutifs de l’identité patrimoniale de la cité lagunaire. Les autorités locales se doivent donc de poursuivre leurs efforts pour trouver des solutions afin de mieux réguler le nombre de visiteurs accueillis chaque jour.

Innover dans l’hébergement

Afin de protéger son patrimoine et ses habitants, Venise doit envisager de nouvelles approches en matière d’hébergement. Ceci pourrait inclure la limitation du nombre de locations saisonnières, l’encouragement à la création d’hébergements responsables et respectueux de l’environnement ou encore le développement d’initiatives locales pour redynamiser les quartiers moins touristiques et préserver la vie de quartier.

Repenser l’accueil des visiteurs

Enfin, il semble crucial de repenser l’accueil des visiteurs afin de mieux répartir leur présence sur le territoire vénitien. Cela pourrait passer par une diversification de l’offre touristique avec la valorisation de nouveaux sites, la création de parcours alternatifs pour limiter les attroupements dans certaines zones ou encore l’organisation de manifestations culturelles tout au long de l’année afin d’attirer un public différent, moins tributaire du tourisme de masse.